Pas de long discours. 2025 m’a broyé. Douze festivals et soirées, quelques souffles d’air, trop de gifles. Le vernis a sauté. J’ai vu des responsables ivres ignorer des personnes en détresse. Des nuits dans ma voiture, la pluie, le ventre vide. La sensation d’être un accessoire.
J’ai mis des mots sur des dérives. En retour : silences, rumeurs, attaques. Ce milieu protège la personne qui nuit et isole celle qui dit ce qu’elle voit. Ma charte éthique, un fiasco. Mes articles ont rarement trouvé écho. Le bilan pèse. Je garde malgré tout les deux cents personnes passées par mes sessions gratuites. Chaque échange a posé une base solide.
Avec du recul, une évidence : le secteur avance vers un mur. Les agressions montent. Les organisateur·ice·s détournent trop souvent le regard. 2026 arrive avec une vague d’extrême droite qui menace la culture. Les structures fragiles vont tomber.
Mes années de terrain m’ont montré que quelques personnes droites suffisent pour tracer un chemin clair. Je garde mon énergie pour des équipes lucides, capables d’admettre leurs limites. Je laisse le reste. Je refuse de servir d’alibi à des festivals qui programment des agresseurs, des néo-nazis, des misogynes ou des exposants du même genre. Je dois rester entier. Je ne suis pas à vendre.
Des événements peuvent devenir des espaces sûrs, sans vitrine ni façade, où prévention, respect et vigilance ne sont pas des mots vides. Cette démarche fera la différence entre sombrer dans le néant et créer une culture sûre, inclusive et vivante.
Merci à : Richard Gamba. Amandine Jung. Les jumeaux Jung. Le Festival de Kleg. Le Name Festival. Réveille ta Moelle. Le 9-9Bis et Nicolas Joly. Célia Mans. Olivier Quéro. Le Samhain de Bernay. Les Lunatiques. Les Eonté·e·s. Les dames du Sylak.
