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Féminisme de façade : quand la prévention devient spectacle

Féminisme de façade : quand la prévention devient spectacle

Introduction

féminisme de façade : voilà l’expression clé que je souhaite mettre en lumière. La prévention des violences sexistes et sexuelles n’est pas un jeu de communication. Elle n’est ni une vitrine, ni un outil pour se donner bonne conscience ou séduire des sponsors. Pourtant, sur le terrain, j’ai souvent vu la prévention devenir un simple spectacle.

Quand la prévention devient vitrine

On m’a appelé à intervenir sur des festivals pour, en réalité, n’être qu’un accessoire. Certains festivals annoncent des dispositifs de prévention uniquement pour obtenir des subventions publiques. L’argent reçu ne revient pas aux intervenant·es. Parfois, on ne nous en informe même pas. Sur le papier, tout semble parfait. Mais sur le terrain, rien n’est en place : bénévoles non formé·es, maraudes écourtées, stands absents, et victimes livrées à elles-mêmes.

Le féminisme de façade en action

Le féminisme de façade, c’est une image rassurante, sans fondement réel. Le festival Motocultor illustre parfaitement ce problème. D’un côté, il lance une campagne de financement participatif pour la prévention. De l’autre, il programme des groupes aux discours homophobes et racistes, comme Slaughter to Prevail. Ce double discours crée un risque concret pour les festivalièr·es.

Des témoignages ignorés

Depuis l’arrivée de ce festival à Carhaix, nous recevons chaque année des témoignages. Des associations sont instrumentalisées. Des bénévoles sont envoyé·es “au feu” sans formation ni moyens. Je l’ai vécu moi-même. On m’avait promis du matériel et du soutien. Malgré plusieurs cas d’agressions et de négligences, la direction n’a jamais répondu. Pire encore : on m’a reproché d’en parler.

Les effets destructeurs du militantisme de façade

Ce type de militantisme est violent pour celles et ceux qui s’engagent sincèrement. Ces personnes donnent tout pour rendre les festivals plus sûrs. Quand les organisateurs en abusent, c’est inacceptable. Nous continuerons à soutenir les personnes blessées ou ignorées. Et nous dénoncerons chaque dérive auprès des autorités, jusqu’à ce que cela cesse.

Féminisme de terrain vs. féminisme de façade

Il existe une différence majeure entre le féminisme de façade et le féminisme de terrain. Ce dernier repose sur des protocoles réels, des équipes formées et cohérentes. J’ai participé à un festival accueillant près de 100 000 personnes par jour. Là, le protocole était rigoureux, tenu par des professionnel·les conscient·es. Les moyens étaient modestes, mais chaque geste comptait. Aucune mise en scène, aucun effet de vitrine. Juste de la prévention concrète, fiable et respectueuse.

Les dangers de la prévention-spectacle

La prévention “spectacle” n’est pas seulement inefficace : elle est dangereuse. Les victimes se croient protégées par la communication des festivals. Une fois sur place, elles découvrent des dispositifs inexistants ou des bénévoles non formé·es. Certaines se referment à jamais. D’autres ne reçoivent pas l’aide essentielle dont elles ont besoin. Pour le public, cette façade paraît suffisante. Pour les professionnel·les, elle est dramatique. La prévention n’est pas un argument marketing, mais une responsabilité vitale.

Appel à la responsabilité

Je ne cherche pas à accuser tous les festivals. Beaucoup agissent avec sincérité et bonne volonté. Mais tant que d’autres continueront à instrumentaliser la cause, la prévention restera une scène vide, et les victimes en paieront le prix fort. Il est temps que la responsabilité prime sur l’image. Les festivals, les institutions et les professionnel·les doivent choisir l’intégrité. La prévention ne doit plus être un spectacle. Elle doit être réelle, concrète et fiable, pour celles et ceux qui en dépendent.

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