Le rôle des hommes face aux violences sexistes et sexuelles reste un sujet essentiel, souvent évité. Comprendre cette place, c’est reconnaître qu’on peut ne pas être coupable tout en étant concerné, et choisir de transformer la culpabilité en responsabilité.

Parce qu’au fond, tout commence là : dans ce moment où un homme prend conscience que, même s’il n’est pas coupable, il est concerné. Qu’il bénéficie d’un système qui, depuis l’enfance, l’a poussé à être fort, viril, dominant — et qu’il a grandi dans un monde qui protège encore trop souvent les siens.

Cette prise de conscience peut être douloureuse. Elle bouscule. Elle peut faire naître de la honte, de la colère, du déni. Certains se sentent coupables d’être des hommes. Et d’une certaine manière, cette culpabilité est légitime : elle montre qu’on commence à comprendre. Mais elle ne doit pas paralyser. Elle doit pousser à agir. À transformer la honte en responsabilité, à faire de la lucidité un moteur.

J’ai vu des hommes sincèrement remettre en question leurs comportements, leur façon d’occuper l’espace, de parler, de regarder. J’ai vu aussi des résistances, du repli, des discours masculinistes qui rejettent toute remise en cause. Pourtant, c’est dans ce dialogue, dans cette confrontation parfois inconfortable, que naît le changement.

La prévention, c’est ça : écouter avant de juger. Comprendre avant d’imposer. Éduquer, expliquer, accompagner, sans jamais oublier d’écouter aussi les auteurs, pour comprendre et prévenir. Les groupes de parole, les sensibilisations, l’éducation populaire : tout cela compte.

Les hommes ont un rôle essentiel à jouer dans la lutte contre les VSS. Pas en héros, pas en sauveurs. Mais en alliés conscients, responsables et présents.

Alors, vous, où en êtes-vous dans cette réflexion ?