Ces mots sont sortis de la bouche de Brigitte Macron. Ça me percute. Ça brûle. Surtout quand je repense au fait que, quand des complotistes inventaient qu’elle était un homme pour la salir, ce sont des féministes qui l’ont défendue, pas ses potes humoristes.
Ces personnes-là, je leur dois beaucoup. Elles m’ont formé. C’est elles qui m’y ont aidé à ouvrir les yeux. Sans elles, je ne ferais pas mon métier aujourd’hui.
Je ne suis pas toujours en accord avec Nous Toutes. Le débat existe. Mais les insulter parce qu’elles dénoncent la mise en avant d’Ary Abittan, mis en cause pour violences sexuelles, ça dépasse tout.
Et ce n’est pas un accident isolé. À côté, il y a Emmanuel Macron, son mari, qui exprime son admiration pour Gérard Depardieu, pourtant mis en examen pour viols et accusé par plusieurs femmes.
La parole qui protège gêne, la parole qui excuse circule sans effort.
Ce n’est pas un « dérapage ». C’est un message politique. Un message envoyé depuis le plus haut niveau de l’État, dans une période où les masculinistes, les incels et les discours rances d’extrême droite étouffent déjà la prise de parole des victimes.
On demande aux victimes d’être courageuses. Au minimum, on pourrait attendre que la Première dame ne les insulte pas et que le Président ne célèbre pas un homme mis en examen pour viols.
Ce qui vient de se passer est grave. Grave parce que ça dit, encore une fois, qui on choisit de protéger.

